dimanche 21 août 2011

Parler du langage

Le langage. Par où commencer?

Par la différenciation amenée par Ferdinand de Saussure (1913) entre langage, langue et parole; cet emboîtement, où le premier contient le second qui contient le troisième, est devenu passablement célèbre?

D'un potentiel général (et commun à presque tous les êtres humains) de s'exprimer avec des signes, on passe à une actualisation diversifiée (selon les communautés) et à une appropriation personnelle du langage selon les contextes. Autrement dit: je peux parler le français (ma langue) parce que j'ai le cerveau et le système respiratoire nécessaires pour être capable de le faire (le langage) et j'ai ma propre façon de parler, mes expressions fétiches et mes tics (ma parole).

Ferdinand de Saussure (1857-1913), le célèbre linguiste suisse (source de l'image: Wikipédia).
Parler des théories plus récentes, alors? De grammaire générative et transformationnelle (cf. Chomsky notamment)? Cette théorie tente d'expliquer, si j'ai bien compris, comment les gens réussissent à pratiquer le langage, à travers leurs capacités cognitives, l'apprentissage d'une langue, mais aussi l'invention que suppose l'utilisation originale d'un code linguistique (autrement dit: nous ne sommes pas des perroquets!).

Noam Chomsky en 2004. C'est un linguiste et un activiste américain (source de l'image: Wikipédia).

Mais c'est encore bien théorique... Et j'avoue ne pas vouloir me mêler trop de choses que je ne maîtrise que très peu (peut-être Maripé a-t-elle des trucs plus intéressants à dire là-dessus?).

Parler des origines des langues (cf. la belle synthèse dans Les Cahiers de Science & vie, 2010)? Je me sens déjà un peu plus confortable, puisque c'est un sujet sur lequel j'ai quelque peu réfléchi... Par contre, je ne peux pas affirmer avoir une pensée très originale là-dessus.

Sinon que je préfère l'hypothèse voulant que le langage soit apparu de façon graduelle (et non de manière brusque avec les débuts de l'espèce Homo sapiens), que j'aime à penser que nos proches cousins les Néandertaliens le possédaient aussi (c'est presque du racisme de dire le contraire, toujours à mon avis), et que l'idée qu'il faut absolument un larynx bas (sous prétexte que c'est notre cas) est remise en question (j'aime bien ceux qui s'attaquent aux idées reçues, surtout en science!).

Le langage articulé ne fait malheureusement pas de nous des êtres meilleurs, différents, oui, mais pas vaccinés contre la bêtise (nous restons, malgré ce qu'on en dit, des animaux, donc, bêtes à s'entretuer et à en mourir).

Au-delà de la fascination qu'exerce le sujet du langage (probablement parce qu'il est souvent identifié comme une spécialité de l'être humain), il y a encore et toujours nos difficultés à nous exprimer et à nous faire comprendre. Et notre tendance à être «sourds» de façon sélective.


Sources mentionnées:

CHOMSKY, Noam (1969). Aspects of the Theory of Syntax. Cumberland (RI), The MIT Press, 251 p.

COHEN, Laurent (2011 (2009)). Pourquoi les chimpanzés en parlent pas: Et 30 autres questions sur le cerveau de l'homme. Paris, Odile Jacob, 255 p.

SAUSSURE, Ferdinand de (1995 (1913)). Cours de linguistique générale. Paris, Payot, 520 p.

«Les origines des langues», Les Cahiers de Science & vie, no 118 (août-sept. 2010), 114 p.


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